Achevée en janvier 2025, cette nouvelle planche d’illustration ornithologique présente 99 oiseaux du monde entier, des oiseaux bleus pour la plupart, complétés par quelques oiseaux blancs au sommet, et d’autres dont le plumage ne présente que quelques reflets bleutés. Tous les oiseaux ici présents sont de véritables espèces dont le plumage est réellement bleu (ou blanc, ou bleu-gris, ou noir à reflets). En savoir plus sur les secrets de composition dans l’article 1/2.

La constitution de cette liste et de ce mapping interactif est le fruit de longues heures de recherches assidues et personnelles, effectuée par mes soins sans l’aide d’une intelligence artificielle.

Je vous invite à découvrir sans plus attendre le nom de ces 99 espèces, ainsi que quelques anecdotes sur certains oiseaux bleus, à lire dans une seconde partie à la suite du mapping.

Il vous suffit de faire circuler la souris sur l’image pour faire apparaître les noms des oiseaux, présentés en français, en latin et en anglais.

mapping interactif oiseaux bleus illustration
Mouette tridactyle | Rissa tridactyla | Black-legged Kittiwake Viréo gris | Vireo vicinior | Grey Vireo Tchitrec des Mascareignes (femelle) | Terpsiphone bourbonnensis | Mascarene Paradise Flycatcher (female) Mésange bicolore | Baeolophus bicolor | Tufted Titmouse Conirostre bicolore | Conirostrum bicolor | Bicolored Conebill Oie de Ross | Anser rossii | Ross’s Goose Mésange à tête noire (leucistique) | Poecile atricapillus | Black-capped Chickadee (leucistic) Merlebleu de l’Ouest (femelle) | Sialia mexicana | Western Bluebird (female) Sittelle torchepot | Sitta Europaea | European Nuthatch Tchitrec de paradis | Terpsiphone paradisi | Indian Paradise Flycatcher Mésange bleue | Cyanistes caeruleus | Eurasian Blue Tit Grande aigrette | Ardea alba | Great Egret Perruche ondulée (mutation) | Melopsittacus undulatus | Budgegirar Crabier blanc | Ardeola idea | Malagasy Pond Heron Mésange azurée | Cyanistes cyanus | Azure Tit Geai à face blanche | Cyanocorax formosus | White-throated Magpie-Jay Merlebleu azuré | Sialia currucoides | Mountain Bluebird Tangara sayaca | Thraupis sayaca | Sayaca Tanager Tangara évêque | Thraupis episcopus | Blue-grey Tanager Cordonbleu d’Angola | Uraeginthus angolensis | Blue Waxbill Etourneau de Rothschild | Leucopsar rothschildi | Bali Myna Toui céleste (mutation) | Forpus coelestis | Pacific Parrotlet (mutation) Inséparable de Fischer (mutation) | Agapornis fischeri | Fischer’s Lovebird Gygis blanche | Gygis alba | White Tern Cygne chanteur | Cygnus cygnus | Whooper Swan Glaucope de Wilson | Callaeas wilsoni | North Island Kokako Buse aguia (buse bleue du Chili) | Geranoaeus melanoleucus | Black-chested Buzzard Eagle Gobemouche gris-bleu | Polioptila caerulea | Blue-grey Gnatcatcher Geai du Mexique (ou Geai des volcans) | Aphelocoma ultramarina | Transvolcanic Jay Perruche à collier (mutation) | Psittacula krameri | Rose-ringed Parakeet Coua huppé | Coua cristata | Crested coua Aigrette bleue | Egretta caerulea | Little Blue Heron Gorgebleue à miroir | Luscinia svecica | Bluethroat Ara bleu | Ara ararauna | Blue-and-yellow Macaw Artamie azurée | Cyanolanius madagascarinus | Madagascar Blue Vanga Geai de Steller | Cyanocitta stelleri | Steller’s Jay Irène vierge | Irena puella | Asian Fairy-bluebird Pirolle de Taïwan | Urocissa caerulea | Taiwan Blue Magpie Gobemouche ultramarin | Ficedula superciliaris | Ultramarine Flycatcher Sittelle bleue | Sitta azurea | Blue Nuthatch Choucador à épaulettes rouges | Lamprotornis nitens | Cape Starling Paon bleu | Pavo cristatus | Indian Peafowl Calliste bleu et noir | Tangara vassorii | Blue-and-black Tanager Drongo à raquettes | Dicrurus paradiseus | Greater Raquet-tailed Drongo Hirondelle rustique | Hirundo rustica | Barn Swallow Pseudotraquet indien | Copsychus fulicatus | Indian Robin Colibri jacobin | Florisuga mellivora | White-necked Jacobin Tétras lyre | Lyrurus tetrix | Black Grouse Paradisier bleu | Paradisornis rudolphi | Blue Bird-of-paradise Arrenga siffleur | Myophonus caeruleus | Blue Whistling Thrush Coua bleu | coua caerulea | Blue Coua Porphyrin à bec jaune | Rhopospina caerulescens | Blue Finch Eurycère de Prevost | Euryceros prevostii | Helmet Vanga Rollier d’Indochine | Coracias affinis | Indochinese Roller Rollier à raquettes | Coracias spatulatus | Racket-tailed Roller Tangara à épaulettes bleues | Thraupis cyanoptera | Azure-shouldered Tanager Paruline azurée | Setophaga cerulea | cerulean Warbler Geai bleu | cyanocitta cristata | Blue Jay Merlebleu de l’Est | Sialia sialis | Eastern Bluebird Ara de Spix | Cyanopsitta spixii | Spix’s Macaw Rollier d’Europe | Coracias garrulus | European Roller Martin-pêcheur d’Europe | Alcedo atthis | Common Kingfisher Passerin azuré | Passerina amoena | Lazuli Bunting Tersine hirondelle | Tersina viridis | Swallow Tanager Paradisier à gorge d’acier | Ptiloris magnificus | Magnificent Riflebird Calliste varié | Tangara velia | Opal-rumped Tanager Dacnis à coiffe bleue | Dacnis lineata | Black-faced Dacnis Cotinga turquoise | Cotinga ridgwayi | Turquoise Cotinga Brève de Steere | Pitta steerii | Azure-breasted Pitta Geai turquoise | Cyanolyca turcosa | Turquoise Jay Passerin indigo | Passerina cyanea | Indigo Bunting Gobemouche indigo | Eumyias indigo | Indigo Flycatcher Grand niltava | Niltava grandis | Large Niltava Geai à face noire | Calocitta colliei | Black-throated Magpie-Jay Martin-chasseur forestier | Todiramphus macleayii | Forest Kingfisher Tchitrec azuré | Hypothymis azurea | Black-naped Monarch Mérion superbe | Malurus cyaneus | Superb Fairywren Mérion splendide | Malurus splendens | Splendid Fairywren Dacnis bleu | Dacnis cayana | Blue Dacnis Paradisier de Stéphanie | Astrapia stephaniae | Princess Stephania’s Astrapia Paradisier de Stéphanie | Astrapia stephaniae | Princess Stephania’s Astrapia Guiraca bleu | Passerina caerulea | Blue Grosbeak Ara hyacinthe | Anordorhyncus hyacinthinus | Hyacinth Macaw Guit-guit brillant | Cyanerpes lucidus | Shining Honeycreeper Talève sultane | Porphyrio porphyrio | Western Swamphen Martin-chasseur à collier blanc | Todiramphus chloris | Collared Kingfisher Geai acahé | Cyanocorax  chrysops | Plush-crested Jay Grandala bleu | Grandala coelicolor | Grandala Organiste à ventre marron | Euphonia pectoralis | Chestnut-bellied Euphonia Monticole bleu | Monticola solitarius | Blue Rock Thrush Paruline bleue | Setophaga caerulescens | Black-throated Blue Warbler Evêque paré | Cyanocompsa parellina | Blue Bunting Jardinier satiné | Ptilonorhynchus violaceus | Satin Bowerbird Aigrette ardoisée | Egretta ardesiaca | Black Heron Vacher luisant | Molothrus bonariensis | Shiny Cowbird Faisan mikado | Syrmaticus mikado | Mikado Pheasant Arrenga de Malabar | Myophonus horsfieldii | Malabar Whistling Trush Cordeau d’Australie | Corvus coronoides | Australian Raven Quiscale à longue queue | Quiscalus mexicanus | Great-tailed Grackle Quiscale à longue queue | Quiscalus mexicanus | Great-tailed Grackle Irrisor namaquois | Rhinopomastus cyanomelas | Common scimitarbill Irrisor namaquois | Rhinopomastus cyanomelas | Common scimitarbill

Cinq anecdotes sur les oiseaux bleus

Incontestablement mon préféré de tous les oiseaux bleus, le plus impressionnant. Les oiseaux jardiniers mâles sont connus pour leur stratégie de séduction fascinante, la plus élaborée du règne animal, dont le jardinier satiné est un très bon représentant. Il édifie une structure digne d’une œuvre d’art, un berceau nuptial savamment agencé et décoré pour séduire. A un endroit scrupuleusement choisi et nettoyé, après avoir tapissé le sol de brindilles, il confectionne une haie d’honneur, deux murs parallèles de petits bouts de bois formant une arche. Il décore ensuite l’entrée de petits cailloux foncés, de baies, de d’objets bleus en plastique (pailles, bouchons…), tout ce qu’il trouve de bleu dans son environnement, Puis, à l’aide d’un morceau d’écorce en guise de pinceau, il enduit les parois de son installation d’une peinture bleue cobalt qu’il concocte à l’aide de salive, de jus de baies et de poussière de charbon, pour assortir le berceau à son plumage ; un mélange que la femelle goutera lorsqu’elle viendra faire son exigeante inspection, avant d’accepter l’accouplement. Le berceau nuptial – entretenu pendant 4 à 5 ans – n’aura pas d’autre utilité. Le nid sera construit plus loin. Cet oiseau me fascine au plus haut point…

Indice pour le retrouver : il se situe dans la partie basse de l’œuvre, parmi les oiseaux bleus foncés, tenant dans son bec un bouchon de plastique bleu.

Ce sont souvent les mâles qui ont les plus beaux plumages, qui portent les couleurs les plus vives et les attributs les plus épatants, afin d’attirer et de séduire les femelles en période de reproduction. Outre le jardinier vu précédemment, le paradisier bleu est également un excellent exemple, représenté ici en pleine parade nuptiale, suspendu sur une branche la tête en bas, déployant ses plumes. Si le dimorphisme sexuel est très peu marqué chez certaines espèces, souvent le mâle arbore un plumage d’un bleu plus vif que la femelle, surtout en période de reproduction où ses couleurs sont encore plus vives que d’ordinaire. C’est le cas notamment chez la mésange bleue. Les oiseaux bleus représentés sur cette œuvre sont donc très souvent des mâles. Toutefois, des femelles sont aussi présentes. Je me suis délibérément appuyée sur des photos-modèles de femelles pour représenter notamment des oiseaux bleu-gris, en haut à droite de la composition :  le merlebleu de l’Est et le tchitrec des Mascareignes.

Parmi ces 99 oiseaux, 5 d’entre eux sont des « mutants », ayant reçus des gènes qui engendrent une dépigmentation : la mésange à tête noire leucistique (le leucistisme étant une forme d’albinisme qui la rend blanche) et 4 oiseaux de la famille des Psittacidés, sur lesquels je vais m’attarder. Il s’agit de la perruche ondulée, la perruche à collier, l’inséparable de Fischer et le toui céleste, situés dans le tiers supérieur de l’œuvre. 

A l’état sauvage, ces oiseaux arborent des plumages verts et jaunes. Spontanément, naturellement, des mutations bleues sont apparues, lorsque l’oiseau ne parvient pas génétiquement à synthétiser les pigments jaunes (le psittacine). Sous l’effet seul de la mélanine, leur plumage devient bleu.

Les Psittacidés sont des oiseaux intelligents et sociaux. Ils ont été domestiqués et élevés en captivité à partir du XIXème siècle pendant la période coloniale. Ces mutations bleues apparues spontanément ont été alors étudiées et entretenues, afin d’élaborer des combinaisons permettant de nouvelles variantes génétiques. S’agissant d’une mutation récessive, il faut faire s’accoupler deux parents porteurs des gênes de dépigmentation pour obtenir des juvéniles bleus, un travail qui passionnent les éleveurs et les collectionneurs.

Personnellement, je ne cautionne pas du tout la domestication et la captivité des oiseaux, mais il m’était difficile de me passer de ces « mutants » dont le plumage offre des bleus clairs très intéressants pour mon travail chromatique. Leur présence dans l’œuvre permet de questionner le rapport ambigu – et parfois malsain – que les humains entretiennent avec la nature et le règne animal, tout particulièrement avec les oiseaux, qui fascinent l’humanité au point de devenir des objets de collection. 

Dans ma première Ornithologia, on retrouve une perruche à collier, cette fois dans son plumage vert : en savoir plus dans cet article.

Comme de nombreux êtres vivants, les oiseaux sont particulièrement vulnérables et trop souvent menacés par la déforestation, la pollution et l’assèchement des rivières, le braconnage et autres activités humaines désastreuses pour la biodiversité. Si la plupart des 99 espèces ici présentes sont classées en préoccupation mineure (LC), selon le statut de la conservation IUCN, d’autres sont malheureusement soumises à de plus hauts risques : à commencer par l’infortuné Ara de Spix, éteint à l’état sauvage. Il a été d’ailleurs célébré dans le film d’animation Rio. Classé en danger critique (CR), l’étourneau de Rothschild est la deuxième spèce la plus menacée de cette composition. C’est un triste podium que je suis en train de dresser. L’eurycère de Prevost et le crabier blanc sont considérés en danger (EN). L’ara hyacinthe, le cotinga turquoise, la brève de Steere sont quant à eux classés vulnérables (VU). Il y a également quelques oiseaux comme le faisan mikado, qui sont quasi menacés (NT).

Cette triste description doit nous rappeler une chose : ce qui fragilise le plus la vie des oiseaux – véritables sentinelles de l’écosystème – c’est la disparition de leur habitat naturel (la destruction des berges, des forêts, des marais…etc.), habitat que nous devons préserver, pour eux comme pour nous.

Pour finir sur une note plus positive, je me suis amusée à glisser dans l’œuvre un clin d’œil, un écho à la première Ornithologia sur les oiseaux de France. Un oiseau bleu apparait dans les deux compositions dans la même posture, représenté à partir de la même photo-modèle (une photo de Gérard Nazivet) : le rollier d’Europe, situé dans la frange gauche de l’œuvre.

Le gorgebleue à miroir, le tétras-lyre, la talève sultane et le martin-pêcheur, oiseaux bleus visibles en France eux aussi, apparaissent dans une posture différente mais j’avais envie de glisser un clin d’œil avec le rollier d’Europe.